Formation en naturopathie : les bienfaits du froid
Formation en naturopathie : les bienfaits du froid
Un milieu trop confortable ou aseptisé ne permet pas à l’organisme de s’adapter à la réalité du milieu naturel, et le fait de vivre dans un environnement douillet toute l’année a un impact sur notre physiologie.
On réalise de plus en plus que le corps humain, et le vivant de manière générale, a besoin de ces pics d’intensité, d’expositions ponctuelles à certains stress pour se développer.
Ces processus dits hormétiques entraînent une réponse adaptative du corps qui est bénéfique.
Physiologie et bienfaits du froid
Immersion dans l’eau froide et dans le corps humain pour comprendre les mécanismes que le corps met en place lorsqu’il est exposé au froid.
Renforcement immunitaire, augmentation des performances et amélioration de l’humeur font partie des bienfaits de l’exposition au froid pour l’organisme…
Production de noradrénaline
Des études sur la cryothérapie, l’immersion en eau froide et l’utilisation de la glace ont mis en évidence les processus adaptatifs du corps lorsqu’il est exposé au froid. Parmi les réponses physiologiques systématique, citons la libération de noradrénaline dans le sang, mais aussi dans une région du cerveau (situé dans le tronc cérébral). Cette production est déclenchée par le système nerveux sympathique dans la phase suivant le stress, que nous nommerons « phase d’affolement », et a pour objectif premier de stimuler la réponse « lutte ou fuite » de l’organisme.
Production de protéines de choc thermique (HSP et CSP)
L’exposition de l’organisme au froid entraîne la production par les cellules de protéines de choc thermiques appelées Heat Shock Protein (HSP) et Cold Shock Protein (CSP). L’Association Médicale Américaine associe l’augmentation de la production de ces protéines à une augmentation de la longévité en prévenant l’agrégation des protéines entre elles et des maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. Les protéines de choc thermique CSP permettent, dès lors que le corps se réchauffe, la régénération des synapses qui sont perdues lors de l’exposition au froid, et permettent de manière générale de régénérer les neurones endommagés. Les synapses sont impliquées dans la bonne communication des neurones et dans la mémoire, leur perte est associée au vieillissement cérébral, ainsi qu’à la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.
Réduction de l’inflammation
L’inflammation chronique participe au vieillissement et elle est associée aux maladies de vieillesse. En étudiant les biomarqueurs chez les personnes âgées (de 85 à 99 ans), chez des centenaires, on constate qu’une faible inflammation était l’unique biomarqueur qui pouvait prédire la survie et les capacités cognitives parmi tous les groupes. Or, l’exposition au froid augmente la libération de noradrénaline qui participe à réduire l’inflammation en diminuant les TNF a (des protéines appelées « facteurs de nécrose tumorale » fortement impliquées dans l’inflammation et dans de nombreuses maladies comme le diabète de type 2, les troubles intestinaux et même le cancer) et les MIP1 a (des molécules appelées « protéines inflammatoires macrophagiques » impliquées dans l’inflammation et les arthrites rhumatoïdes).
Renforcement du système immunitaire
La vieillesse est associée à la sénescence des cellules immunitaires, ce qui signifie que ces dernières ne peuvent plus se diviser et fonctionnent mal. A l’inverse, la longévité est associée à un stock de cellules immunitaires qui fonctionnent bien. Il a été observé que chez les hommes en bonne santé, une immersion dans l’eau froide trois fois par semaines augmentait le nombre de lymphocytes. Il en est de même pour l’exposition au froid dans des chambres climatiques à 4°C et 5°C : elle augmente le nombre de globules blancs dans le sang, dont les lymphocytes T cytoxiques spécialisés dans la destruction des cellules cancéreuses et les lymphocytes NK (Natural Killer) qui détruisent les virus et les cellules tumorales.
Activation de la thermogénèse
Une des réponses biologiques de l’organisme face au froid est l’augmentation du métabolisme, non pas en produisant de l’énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP), mais en brûlant des graisses pour produire de la chaleur et ainsi réchauffer le corps. C’est le processus même de la thermogenèse, qui a donc pour conséquence d’induire une perte de graisse, donc une perte de poids. Notons qu’il y a deux types de thermogénèse en réponse au froid. La première se nomme Shivering Thermogenesis (frissonnant en anglais) et survient par la contraction des tissus musculaires impliquant une forte élévation du métabolisme. La deuxième se nomme Non-shivering Thermogenesis et survient par la combustion des graisses en partie régulée par la noradrénaline.
Augmentation des graisses brunes
La Non-shivering Thermogenesis entraîne ce qu’on appelle le découpage mitochondrial qui produit encore plus de mitochondries dans les tissus adipeux, les mitochondries étant les centrales de production d’énergie de la cellule. Ce processus provoque le brunissement des graisses et donc l’augmentation des fameuses graisses brunes. Celles-ci se différencient des graisses blanches par le fait que leurs cellules possèdent plus de mitochondries. Plus la libération est importante, plus le brunissement des graisses est considérable, et plus nous possédons de graisses brunes, plus notre corps est capable de brûler ses graisses pour produire de la chaleur. On observe que l’exposition régulière au froid augmente notre métabolisme ainsi que la proportion de graisses brunes et notre capacité à produire de la chaleur grâce au phénomène de Non-shivering Thermogenesis.
Augmentation de l’activité des enzymes antioxydantes
Un des effets du brûlage des graisses pour obtenir de l’énergie est la production de « dérivés réactifs de l’oxygène » (tels que les radicaux libres). Ces derniers sont naturels et nécessaires mais entraînent le vieillissement par la sénescence prématurée de cellules et par un endommagement de l’ADN s’ils ne sont pas neutralisés par suffisamment d’antioxydants. L’exposition au froid active des systèmes génétiques d’antioxydants puissants qui sont bien plus efficaces que la supplémentation en antioxydants. A titre d’illustration, des hommes dans la vingtaine qui on fait de la cryothérapie pendant 3 minutes à -130°C tous les jours pendant 20 jours ont vu doubler l’activité de deux enzymes antioxydantes parmi les plus puissantes appelées « glutathion réductase » et « superoxyde dismutase ». Cette dernière enzyme a pour fonction de nettoyer tous les dommages produits par les mitochondries.
Augmentation des performances sportives
L’exposition au froid après l’exercice physique induit l’augmentation de la biogénèse mitochondriale, autrement dit : il y a augmentation du nombre de mitochondries, notamment dans les muscles. Cette augmentation des mitochondries favorise une meilleure utilisation de l’oxygène pour produire l’énergie cellulaire. L’exposition au froid permet donc de meilleures performances pour les activités physiques d’endurance.
Amélioration des symptômes dépressifs
Dans une étude portant sur l’exposition au froid par cryothérapie, il est démontré qu’elle entraînait une amélioration du sommeil, de la relaxation profonde et de l’humeur général.
Avec peu de contre-indications, l’exposition au froid doit toujours se faire avec la règle de progressivité !
Quelques exemples d’utilisation de l’eau froide chez soi…
Le bain frais du corps entier
Le bain froid d’une partie du corps
Le bain de siège froid
La douche écossaise
La douche fraîche
La marche pieds nus